lundi 9 mai 2011

L'avare de Molière



« C’est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens » - Molière


L’Avare est sans doute l’une des pièces de Molière les plus représentées au théâtre. Né sous le règne de Louis XIV, l’un des maîtres de la Comédie-Française dénonce les travers de ses contemporains en se moquant de l’égoïsme et de l’avarice maladive d’un bourgeois tyrannique dans cette pièce.


C’est sous la coupe de leur père, Harpagon (Luc Guérin), que Cléante (Bruno Marcil) et Élise (Salomé Corbo) cachent leurs amours. Élise celui de Valère (Éric Bruneau) qui c’est fait engager d’Harpagon pour mieux la séduire et se rapprocher de sa douce. Cléante, celui de la jeune Marianne (Sophie Desmarais), belle et pauvre, qui vit seule avec sa mère. Toutefois, les projets d’Harpagon frappent de stupeurs ses enfants, en effet il projette de marier Marianne pour égayer son veuvage et veut faire épouser Élise et Cléante à de « vieilles peaux » fortunées pour renflouer sa fortune personnelle. Avec l’aide de Frosine (Karine Belly) l’entremetteuse et de La Flèche (Marc Beaupré), sa progéniture se liguera contre le puissant vieillard et réussira à le tromper dans sa propre maison.




Serge Postigo a mis en place une mise en scène incroyable où l’intelligence, l’esprit critique et le génie théâtrale de Molière à été mis de l’avant. Les comédiens évoluent dans un décor somptueux, deux grands escaliers en bois massif aux marches rondes se rassemblent au centre de la scène. Idée de génie, Serge Postigo nous présente L’Avare à l’ancienne, la salle est plongée dans la pénombre, seul des milliers de bougies (2000 au total!) éclairent la scène. Cette mise en scène comme l’explique Serge Postigo impose une façon de monter le spectacle, de le jouer mais aussi et surtout de la recevoir.


C’est dans la seconde partie du spectacle que la comédie prend son envol, un début un peu lent mais le jeu solide des acteurs, surtout celui de Luc Guérin, rend la pièce dès plus intéressante. Plusieurs situations cocasses et des dialogues corsés ont provoqués les rire du public. Généralement, tous ont bien apprécié, toutefois un spectateur moins averti pourrait trouver la pièce sensiblement longue et parfois ardue à comprendre. Il faut comprendre que la pièce reprend les dialogues intégraux de Molière. Toutefois, cette pièce en vaut le déplacement, uniquement pour pouvoir admirer la mise en scène de Serge Postigo et le jeu subtile et empli d’humour de Luc Guérin.


« Rends-moi mon argent, coquin !... Ah ! c’est moi. Mon esprit est troublé, et j’ignore où je suis, qui je suis, et ce que je fais. Hélas ! mon pauvre argent, mon pauvre argent, mon cher ami, on m’a privé de toi ! Et, puisque tu m’es enlevé, j’ai perdu mon support, ma consolation, ma joie ; tout est fini pour moi, et je n’ai plus que faire au monde ! Sans toi, il m’est impossible de vivre. C’en est fait, je n’en puis plus, je me meurs, je suis mort, je suis enterré ! »-Harpagon

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