lundi 9 mai 2011

Stylist's own



Stylist’own édition 03 – Entrevue Azamit



L : Stylist’s own est un événement éphémère et sans domicile puisque qu’à chaque saison il prend place dans un endroit différent. La première édition c’est tenue au Domison sur le boulevard Saint-Laurent, ensuite c’est le Studio MW qui a accueilli l’événement, pourquoi avoir choisi le Suco Resto Lounge pour cette troisième édition ?

A : En fait, c’est lorsque je suis allée à l’ouverture officielle du Suco, j’ai tout simplement eu un coup de foudre. Et je me suis dit « Ha peut-être un jour… »! C’est parfait avec la terrasse à l’extérieure et son accès facile. C’est parfait quoi !


L : De plus, Stylist’s own a pour mission de démocratiser la mode, de rendre la mode d’ici accessible pour tous et pour toutes. Tu as déjà mentionné que tu penses sincèrement « que l’on peut s’habiller tous les jours et en toutes occasions avec de la création d’ici. » Crois-tu qu’une personne avec un revenu moindre peut tout de même être considérée comme fashion?


A : Oui certainement! Une personne n’est pas obligée d’avoir des pièces tape-à-l’œil ou uniquement des pièces griffées. Je crois justement qu’avoir du style c’est….hum!? Vraiment, avoir l’air tendance c’est d’avoir son propre style. De plus ça dépend de l’époque dans laquelle on vit, de l’époque qui nous inspire. Par exemple, les années 1950 ne sont peut-être pas « in » cette saison, mais une femme maquillée dans ce genre peut être sexy et très belle dans son environnement. En plus, l’énergie et la confiance qu’elle dégage font en sorte qu’elle est hot, qu’elle est fashion! Une femme peut donc s’habiller « vintage » ou même au Village des valeurs et y trouver une pièce coup de foudre. C’est comme les mannequins, elles ne sont pas toutes belles, elles ne sont pas toutes bien faite avec un corps de rêve. Il faut essayer 2, 3 ou 5 looks pour en trouver un qui leur aillent. Il n’y a donc pas une grande différence entre le public et les mannequins que l’on photographie!


L : Parlant de mannequins, tu es présentement représentée par l’agence Folio à Montréal?

A : Oui, à temps partiel (rires!)!


L : Pourtant, au début tu ne désirais pas percer dans ce domaine malgré les nombreux encouragements de tes proches!


A : Au début non! Mais…c’était au début! Plus jeune j’étais un peu plus féministe, je voyais seulement la notion de la femme exploitée. Mais, maintenant je crois que c’est à chaque personne de trouver sa voie dans ce milieu. Je crois avoir trouvé l’équilibre donc !


L : Et qu’est-ce que le mannequinat t’a apporté dans ton métier de styliste?


A : En fait, c’est comme cela que j’ai découvert le stylisme!

L : Je croyais que tu l’avais découvert lorsque tu as fait ton stage chez Nina Ricci!?

A : Ha non! J’ai étudié en design de mode puisque je voulais devenir designer, naturellement. Toutefois, après ce voyage à Paris, je me suis rendue compte que ce n’était pas ce que je voulais. Je suis donc revenue à Montréal, j’ai pris une année sabbatique et je suis devenue par la suite mannequin et c’est là que j’ai découvert les designers. Et là je me suis dit « Houu lala c’est beau ce qu’il fait et ça aussi….haaa styliste j’adore, moi aussi je veux être styliste! » (rires!) And it’s how I started!

L : Ça a plutôt bien fonctionné non!? (rires!)


A : Oui je crois!


L: Les nombreux blogs sont une source inépuisable d’idées et d’inspiration pour les internautes et les stylistes. Y jettes-tu un coup d’œil? Ceux-ci t’inspirent-il?


A : Oui! Je regarde souvent les blogs. Je suis une grande maniaque d’Internet. Lorsque je suis dans la rue, j’ai tendance à être dans ma bulle. Étonnamment, je ne remarque pas les gens ! J’ai plusieurs amis stylistes qui passent leur temps à regarder les autres. Je ne suis vraiment pas le genre à aller m’installer à la terrasse d’un café pour regarder les passants. Je suis plutôt du genre à m’installer sur une terrasse et à jaser tout le temps (rires!).


L : As-tu un blog mode favoris? Un site que tu aimes particulièrement?


A : Non et c’est drôle parce que je ne regarde vraiment pas souvent les blogs modes. Je vais plus aller dans le design, dans style de vie ou sur les sites d’arts contemporains. Je vais plus m’inspirer des choses autours….mais la mode c’est la mode! Elle à également des limites.


L : Sinon, quelles sont tes autres sources d’inspiration ?


A : Je crois qu’il faut s’inspirer de l’air du temps, avec ce qui se passe autour de soi. Il ne faut pas avoir peur de se dire « est-ce que c’est kitch, est-ce que c’est quétaine? ». Il ne faut pas faire quelque chose parce que c’est hot, parce que si on le fait pour cette raison…en fait c’est déjà out! Il faut donc y aller avec son feeling, avec ses goûts personnels. Parfois ça fonctionne, parfois ça ne fonctionne pas. Il faut uniquement l’essayer!


L: Aurais-tu un côté kitch inavoué ? (rires!)


A : Humm non…oui et non ! J’ai un côté quétaine, c’est certain que tout le monde a un côté quétaine (rires!). Quoi exactement ? Je ne pourrais pas dire, mais je sais qu’au niveau de la musique, je suis un peu kitch/quétaine année 1980 ou tout ce qui vient avant ces années. Disons que j’ai décroché après les années 1990! C’est ça mon côté kitch!


L : Beaucoup d'artistes et de designers croient que musique et mode sont liés. Est-ce que tu partages leur avis sur ce point ?

A : Oui! Musique, mode, architecture, art et design! Je pense que se sont des domaines qui se suivent, qui s’influencent tous l’un envers l’autre. La seule différence c’est que la musique et la mode bougent plus vite et plus souvent. Le roulement est plus important comparativement à l’architecture ou le design. C’est seulement ça la différence en fait!


L : Denis Gagnon, un incontournable de la mode québécoise, fête ses 10 ans de carrière cette année. Tu as déjà mentionné que Denis Gagnon fait parti de tes designers favoris, nous retrouvons également des pièces de celui-ci à Stylist’s own. Qu’est-ce qui t’attire dans le design de Denis Gagnon ?

A : Ce que j’aime chez Denis c’est le mélange du rock et du romantique. Il a un côté un peu « hardcore » avec son cuir et ses matières qui sont « rough », mais ses découpes sont très féminines. Il mélange des matières « soft » comme la soie et les franges, en fait c’est la façon dont il les travail qui fait en sorte qu’une pièce peut avoir ces deux côtés. Un côté très rock et masculin comme un côté très féminin en même temps.


L : Effectivement, plusieurs journalistes le qualifient de « romantique hard » avec son style pseudo-négligé, toutefois ses pièces mélangeant structure et fluidité se veulent également sexy non ?

A : Oui c’est vrai, ça peut être sexy! Mais c’est peut être plus androgyne aussi.


L : Tu as déjà mentionné en entrevue que « sexy donne un beat à un look ». Qu’est-ce que c’est être sexy pour toi ?


A : Être sexy c’est être bien dans sa peau! Je crois qu’on peut être habillé avec un col roulé, avec un jeans ou même des pantalons joggings et des flats et se sentir sexy!


L : C’est une attitude donc?!


A : Oui c’est vraiment une attitude! C’est d’être bien dans sa peau, peu importe ce que l’on porte ou à quoi l’on ressemble. Il faut savoir s’habiller en connaissance de son corps, on peut très bien essayer de suivre une tendance mais on ne doit pas nécessairement la suivre à la lettre. Il faut savoir l’adopter à son corps.


L : Donc être « à la mode » ce n’est pas une question de marques ?

A : Non! Justement, moi je suis « anti-label », pour moi ce qui est important c’est la pièce. Par exemple pour Stylist’s own, je ne regarde pas les marques lorsque je choisis un vêtement. Je ne me dis pas « Ok, je vais prendre davantage tel designer ou tel marque ». Je fouille plutôt dans les racks et je prends mes coups de cœur. Puis, lorsqu’on s’habille, ça devrait être la même chose. « It’s not about the label, it’s about what you wear! ».


L : Pourrais-tu prodiguer un conseil pour nos lectrices cette saison? Selon toi, quels sont les 3 indispensables qu’une femme doit absolument avoir dans sa garde robe ?

A : D’abord, des talons hauts! Je suis une adepte des talons hauts! Une clutch (petit sac à main) et ensuite, moi je suis très accessoires donc, des lunettes de soleils qui sont flatteuses!


L : Enfin, on dit que tu gardes ton carnet d’adresse très précieusement…


A : Ha non, au contraire! Lorsque les gens m’appellent, je suis plutôt du genre à donner mes adresses et les bons plans mode. Je suis totalement à l’extrême de cela, ça me fait plaisir de donner de l’information!


L : Pour terminer, est-ce que tu pourrais nous en dire plus sur ta (superbe!) tenue de ce soir?

A : Pour l’événement, je porte une robe Denis Gagnon de la saison prochaine automne/hiver 2010-2011.


L : Puis tes souliers ?

A : (…)


L : C’est un secret ?


A : Oui Oui ! C’est un secret ! (rires)

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